Au-delà de la norme : une nouvelle référence en matière de construction passive
Optimisation de l’orientation solaire et de la ventilation
L’orientation sud du bâtiment maximise l’apport solaire passif, principal mode de chauffage. Les larges baies vitrées captent la chaleur du soleil, diffusée ensuite dans tout le bâtiment par le système de ventilation. À l’inverse, les fenêtres au nord sont limitées pour minimiser les pertes de chaleur. L’auvent, adapté aux saisons, contrôle l’apport solaire : en hiver, il laisse pénétrer les rayons bas, tandis qu’en été, il les bloque. Cette stratégie est complétée par la plantation d’arbres caducs au sud et de conifères au nord.
Efficacité de la superficie et des matériaux
Les architectes ont optimisé la conception du bâtiment pour réduire sa surface et les coûts de construction, tout en respectant les exigences de la norme Passivhaus. La taille du bâtiment a été réduite au minimum tout en offrant des espaces fonctionnels. Les matériaux utilisés sont sélectionnés pour leur qualité et leur faible impact environnemental. Le chauffage est assuré par une pompe à chaleur qui récupère la chaleur de l’air extérieur, associée à un plancher chauffant pour une diffusion douce et uniforme de la chaleur. Un système de ventilation performant garantit une qualité de l’air intérieur optimale. Enfin, un système de contrôle intelligent permet de réguler la température et l’humidité en fonction des besoins, tout en optimisant la consommation énergétique.
Innovation structurelle et architecturale
La toiture en dents-de-scie s’inspire des ponts couverts locaux et l’utilisation du bois-lamellé-croisé (CLT) en fait une première en Amérique du Nord. Cette structure innovante, réalisée en CLT, permet de couvrir une grande portée sans supports intermédiaires, offrant ainsi un espace intérieur dégagé et modulable. La fondation, conçue avec un radier isolé, évite les ponts thermiques et s’intègre parfaitement à la structure en bois. L’étage supérieur, avec son plafond acoustique en bois, offre un espace de travail calme et lumineux.
Un pas de géant vers la construction durable
En optimisant la superficie du bâtiment et en misant sur des solutions énergétiques performantes, nous avons réussi à réduire considérablement les coûts de construction et d’exploitation de l’Hôtel de Ville de La Pêche. Les soumissions obtenues étaient étonnamment proches de celles pour des projets scolaires de taille similaire.
Selon le logiciel de simulation des cibles énergétiques, les coûts annuels d’énergie de l’Hôtel de Ville devraient être de 9 500 $, soit une économie de 16 500 $ par rapport à une construction conventionnelle. Ce résultat démontre l’efficacité de la norme Passivhaus.
Afin de préserver l’esthétique bois de l’édifice et de répondre aux exigences de la norme Passivhaus, nous avons dû faire appel à un manufacturier allemand pour les fenêtres, les portes et le mur-rideau de la façade. Cette solution nous a permis de garantir une performance énergétique optimale tout en respectant le concept architectural. En multipliant les projets Passivhaus, nous contribuerons à développer une filière locale forte, ce qui amènera une réduction des coûts et des délais de construction, tout en favorisant l’emploi local.
Au-delà du bâtiment lui-même, la Municipalité a mis en oeuvre des pratiques de développement durable sur le terrain, notamment en optant pour un stationnement perméable. Cette solution permet non seulement de réduire le ruissellement des eaux pluviales mais aussi de contribuer à la recharge des nappes phréatiques, améliorant ainsi la gestion de l’eau à l’échelle du site. Des bassins de rétention d’eau seront aménagés dans le même sens favorisant la biodiversité et aidant à mieux gérer les événements extrêmes liés au changement climatique.